Un avant-goût de Transat Jacques Vabre
La course
Dimanche, 95 bateaux et 190 marins seront au départ de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre, célèbre biennale en double qui fête cette année ses trente ans. Cette année, ce n’est pas moins de 40 IMOCA qui s’élanceront à l’assaut d’un parcours de 5 400 milles ralliant Le Havre à La Martinique.
Pour les quarante IMOCA du Havre qui s'apprêtent à partir, cette course revêt une importance particulière. En effet, non seulement les milles parcourus sur cette transat en double seront cruciaux pour gagner en expérience, mais la majorité des skippers devront également prendre le départ d’une course retour, qualificative pour le Vendée Globe 2024, le Retour à la Base. Les candidats au mythique tour du monde en solitaire dépassant le nombre de concurrents possibles l’année prochaine, il est essentiel pour les marins de participer à cette course qui partira le 26 novembre de La Martinique vers Lorient.
L'équipe
A bord du plan VPLP L'Occitane en Provence, Clarisse Crémer et son co-skipper Alan Roberts voient cette Transat Jacques Vabre comme une étape vers 2024.
Il s'agit pour Clarisse de sa deuxième participation à la Route du Café. Elle n’est en effet pas inconnue des rangs IMOCA. Après une belle sixième place sur cette course en 2019, elle termine le Vendée Globe en 2021 en douzième position, établissant alors un nouveau record : celui de la femme ayant parcouru le tour du monde, sans escale et sans assistance, le plus rapidement.
Alan Roberts, diplômé de l'Artemis Offshore Academy, s'est notamment fait remarquer sur le circuit Figaro, obtenant des résultats impressionnants. En 2020, il accompagne Alex Thomson sur sa campagne Vendée Globe. Puis, il rejoint le circuit IMOCA Globe Series en 2023, lorsqu’il embarque aux côtés de Paul Meilhat sur The Ocean Race, avant de rejoindre Clarisse Crémer et l’Occitane Sailing Team en juillet à l’occasion de la Rolex Fastnet Race. Ensemble, Clarisse et Alan formeront un duo redoutable, mettant à profit leurs mois d’entraînements à bord de L'Occitane en Provence.
Le bateau de Clarisse possède un beau palmarès sur cette course, ayant remporté l'édition 2019 et terminé deuxième en 2021 avec son ancien skipper Charlie Dalin sous les couleurs d’Apivia. Il s’agit sans doute du bateau le plus rapide de sa génération. Aussi, l'équipe de L’Occitane en Provence espère bien démontrer la compétitivité de son 60 pieds face aux derniers nés.
La course
Avec un grand nombre de nouveaux bateaux sur la ligne de départ cette année, il y a encore beaucoup d'inconnues en matière de performance. La dernière génération de bateaux IMOCA a une longueur d'avance sur ses aînés, mais les inconnues de la course au large, telles que les avaries, les collisions et les conditions météorologiques, jouent toujours un rôle important dans le classement des bateaux sur la ligne d'arrivée à Fort-de-France.
Avec un grand nombre de bateaux neufs sur la ligne de départ cette année, il y a encore beaucoup d'inconnues en matière de performance. Les derniers IMOCA mis à l’eau ont une longueur d'avance sur leurs aînés, mais les inconnues de la course au large jouent toujours un rôle important dans le classement final.
Le plateau IMOCA est constitué de nombreuses machines incroyables et de marins très expérimentés. En regardant la flotte à la veille de la course, il sera difficile d'exclure du podium des bateaux comme For People, Charal, Macif Santé Prévoyance ou Paprec Arkéa. Ces bateaux flambant neufs, conçus par trois architectes différents, ont non seulement fait leurs preuves sur les courses de 2023, mais ils sont également skippés par des marins très expérimentés. Les huit marins totalisent à eux seuls treize victoires dans cette course. Il est clair que la compétition sera serrée en tête et qu'il n'y aura pas de répit.
La fiabilité est un point sur lequel la flotte IMOCA se concentre depuis un certain nombre d'années maintenant et chaque équipe devra faire de son mieux pour atteindre la ligne d'arrivée à Fort-de-France. L'enjeu étant de taille cette année.
Clarisse et Alan n'auront pas la tâche facile tant les bateaux de la même génération que L'Occitane en Provence sont nombreux. Des équipes comme For The People, Teamwork, VandB-Monbana-Mayenne, Maître CoQ et Initiatives-Cœur seront dans le collimateur du duo tout au long de la course. La qualité des équipes, des bateaux et des marins va pousser les équipages à donner le meilleur d’eux-même, jonglant entre rapidité et préservation de leur machine.
Il est difficile de faire un pronostic à ce stade. Ce qui est certain, c'est que ce sera une course difficile pour les marins, mais une aventure fantastique à suivre pour le public à terre.
La météo
La Transat Jacques Vabre peut s’avérer être pleine de pièges et de surprises pour les concurrents. Tous sont bien conscients du risque que représentent les tempêtes de l'Atlantique Nord qui s’érigeront sur leur route vers les Caraïbes. Cette année ne semble pas déroger à la tendance. Une dépression se dirige actuellement vers l'est, ce qui pourrait bien mouvementer le départ.
Si l'on en croit les prévisions pour aujourd'hui, les marins pourraient être confrontés à un vent de plus de 35 nœuds et à une mer agitée au moment du coup de canon. Outre le mauvais temps, le départ de la Transat Jacques Vabre est particulièrement difficile en raison de la localisation du Havre dans la Manche. Non seulement les marins devront faire face à des vents violents et à une mer agitée, mais ils devront également être très attentifs aux autres concurrents et au trafic commercial transitant par le chenal maritime le plus fréquenté au monde. Ce ne sera pas une tâche facile, loin s'en faut.
La Transat Jacques Vabre peut s’avérer être pleine de pièges et de surprises pour les concurrents. Tous sont bien conscients du risque que représentent les tempêtes de l'Atlantique Nord qui s’érigeront sur leur route vers les Caraïbes. Cette année ne semble pas déroger à la tendance. Une dépression se dirige actuellement vers l'est, ce qui pourrait bien mouvementer le départ.